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Histoire Epistémologie Langage
Volume 42, Numéro 1, 2020
La grammaire arabe étendue
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Page(s) | 59 - 72 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/hel/2020007 | |
Publié en ligne | 28 septembre 2020 |
Le modèle arabe en grammaire copte. Une approche des muqaddimāt copto-arabes du moyen âge1
Université d’Evora (Portugal),
City, Country
Quand, vers le milieu du XIIIe siècle, les grammaires coptes apparurent pour la première fois, leurs auteurs ne pouvaient recourir qu’au modèle linguistique arabe dominant : terminologie et catégories grammaticales. La langue copte n’appartient pourtant pas à la même famille que l’arabe ; elle était par ailleurs en voie de disparaître comme langue vivante. À partir de quelques exemples typiques, ayant trait à l’écriture, à la phonologie et à la morphologie, nous essayons de donner une idée de la méthode suivie pour appliquer ou adapter les outils conceptuels et terminologiques arabes dans la description de l’ancienne langue égyptienne à sa dernière phase et de démontrer que, d’une manière générale, les philologues coptes du Moyen Âge ont bien mené leur tâche. Si l’on peut relever des lacunes, celles-ci ne sont pas nécessairement imputables à la tradition linguistique qui a servi de modèle, mais plutôt aux conditionnements externes qui ont présidé au labeur intellectuel des protagonistes.
Abstract
When Coptic grammars appeared for the first time (middle of the thirteenth century), only the dominant Arabic linguistic tradition could serve as a point of reference. However, Coptic, which was losing its status of vernacular, does not belong to the same family as Arabic. Through some typical samples related to script, phonology, and morphology, this paper tempts an insight into the way the Arabic conceptual and terminological apparatus was applied and adapted to Ancient Egyptian in its final stage. We show that in general medieval Coptic grammarians did in fact succeed in their undertaking. Whatever deficiency one may find, this should not necessarily be imputable to the linguistic tradition that acts as a model, but rather to the external conditions affecting the very intellectual activity of the protagonists.
Mots clés : Grammaire copte / langue arabe / linguistique comparée / terminologie grammaticale arabe
Key words: Arabic language / Arabic linguistic terminology / comparative linguistics / Coptic grammar
La version originale de cet article a été publiée dans Dichy et Hamzé (2004 : 253‑267). Il est republié ici avec l’aimable autorisation de l’Ifpo, sous une forme légèrement retouchée et augmentée, revue par l’éditeur. Une version anglaise est également parue en 2018 dans Coptica 17 : 11‑24.
© SHESL, 2020
Dans le courant du XIIIe siècle, les Coptes connurent une renaissance intellectuelle et littéraire dans un contexte dominé par la langue et la culture arabes2. À cette époque, Le Caire était en voie de devenir la nouvelle capitale de l’islam arabe, par suite de la destruction de Bagdad par les Mongols. Et dans ce cadre, l’étude intensive et systématique de leur langue nationale et religieuse, qui cessait progressivement d’être une langue vivante, mérita une attention particulière. D’autant plus que tout renouveau intellectuel sérieux – nous le savons – touche, sous une forme ou une autre, le champ linguistique.
Si la lexicographie pouvait se prévaloir d’une tradition nationale plusieurs fois millénaire, égyptienne pharaonique et, plus tard, copte hellénique3, la grammaire, jusque-là inexistante (!), ne pouvait se développer que dans le giron de la tradition linguistique arabe, dont les principaux mentors se trouvaient alors en Égypte (Makram 1980).
C’est ainsi que, parmi les grammaires nationales qui surgirent au Moyen Âge dans la dépendance de cette vigoureuse tradition4, la grammaire copte – qui se prolonge jusqu’à nos jours en milieu égyptien – mérite, à un triple titre, une attention particulière : (a) elle est rédigée entièrement en langue arabe ; (b) elle n’a recours à aucune autre tradition autochtone antérieure ; (c) elle décrit une langue non sémitique. De plus, cette production linguistique copto-arabe a exercé, à son tour, un rôle déterminant dans la naissance de la tradition nationale de philologie éthiopienne (Moreno 1949 ; Cohen 1963).
La grammaire copte de langue arabe est appelée muqaddima (« préface, introduction, prolégomènes »). Bien que cette appellation se trouve occasionnellement en arabe, l’appellation semble s’être imposée historiquement à ce domaine de la philologie copte à cause de la première de toutes les grammaires, celle de Yūḥannā al-Sammanūdī (fl. 1230‑1260)5. Non seulement elle se présente, du point de vue de la forme et du contenu, comme une véritable « introduction » grammaticale au vocabulaire copto-arabe intitulé Sullam kanāˀisī (« Scala ecclesiastica »), objet premier de l’auteur, mais c’est sous l’impulsion directe ou indirecte de cette première ébauche, communément connue sous le nom d’al-Muqaddima al-samannūdiyya, qu’auront surgi les autres grammaires.
Il n’y a pas lieu de nous attarder ici sur l’histoire littéraire de ce genre, que nous avons exposé ailleurs6. Pour l’essentiel, on dira que nous avons un ensemble de sept ou huit traités grammaticaux. Les six premiers ont vu le jour vers le milieu du XIIIe siècle, dans un bref laps de temps d’une vingtaine ou trentaine d’années. Ils portaient sur le copte bohaïrique, c’est-à-dire sur le dialecte, ou idiome, de la Basse-Égypte (al-Buḥayra). Les septième et huitième traités ne sont apparus qu’un siècle plus tard dans la région de Qous, en Haute-Égypte (al-Ṣaˁīd) ; ils traitent du sahidique7. Le premier est une reformulation de la grammaire de Sammanūdī adaptée au sahidique ; le second, dû au futur évêque de Qous, Aṯanāsiyūs (fl. 1350‑1380), et titré pompeusement Qilādat al-taḥrīr / fī ˁilm al-tafsīr (« Le collier tressé [égrenant les bases de] l’art de l’interprétation [de la langue] »). L’auteur en a donné lui-même un long « Commentaire » (Šarḥ), à la manière des grammairiens arabes de l’époque, lequel pourrait être considéré comme une véritable neuvième grammaire, malgré l’état fragmentaire dans lequel il nous est parvenu8. De toute manière, l’œuvre grammaticale d’Athanase de Qous, le dernier grand écrivain arabo-copte du Moyen Âge9, constitue la description la plus complète, la plus pertinente et la mieux structurée de la langue copte (voir tableau 1 ci-dessous).
Parmi les questions qui se posent à l’historien de la linguistique, surtout dans une perspective comparatiste, la principale concerne les modalités de l’application des catégories grammaticales arabes à la description de la langue copte : quels sont les termes ou expressions techniques qui ont le plus ou le mieux servi à cet effet ? De quelles écoles ou traités grammaticaux proviennent-ils ? Dans quelle mesure ces termes arabes, forgés pour rendre compte d’une langue sémitique, ont-ils été appliqués au copte d’une manière satisfaisante ?
Par ailleurs, quel a été le sens nouveau que certains termes ont dû prendre ? Quels néologismes ont dû être forgés ? Existe-t-il des parallèles dans les autres traditions grammaticales dépendantes de la linguistique arabe ? Dans quelle mesure, enfin, les grammairiens coptes de cette basse-époque connaissaient-ils leur langue d’origine et avaient l’appréhension correcte de ses règles et de sa structure elle-même ?
Évidemment, seule pourrait répondre à ces questions une étude systématique et historique de la terminologie et des catégories grammaticales des muqaddimāt coptes.
L’entreprise a été inaugurée par Bauer (1972 : 71‑150), qui a procédé à l’analyse critique du vocabulaire technique d’Athanase de Qous, à partir de la Qilādat al-taḥrīr. Il faut aujourd’hui étendre cette étude à son Šarḥ, dont l’existence était ignorée par Bauer. D’autre part, on manifestera une certaine réserve à l’égard de plusieurs cas considérés, trop facilement, comme néologismes : non seulement Bauer a consulté relativement peu de sources originales, mais elle a négligé, ou n’a pas pu avoir accès à la masse des traités grammaticaux arabes d’époque tardive, surtout de tradition égyptienne10 – ceux-là mêmes qui ont dû inspirer, en premier lieu, les grammairiens coptes.
Ceci dit, les résultats de l’étude circonscrite de Bauer sont largement corroborés par la lecture des prédécesseurs d’Athanase, dont aucun des écrits, fort malheureusement, n’a connu d’édition critique11.
Dans les limites du présent essai, il ne sera sans doute pas possible de remédier à tout cela, ni de répondre intégralement à toutes les interrogations posées antérieurement. Après avoir fourni des éléments complémentaires sur ce genre d’écrit philologique bilingue, nous nous contenterons d’exposer quelques exemples de la stratégie adoptée pour décrire convenablement en arabe la langue copte.
1 Structure et contenu des grammaires
Quelques observations, en tout premier lieu, à propos de la structure et du contenu des grammaires coptes de langue arabe.
En observant le tableau 1, on pourra relever facilement la division tripartite selon les parties du discours, devenue classique en arabe – à la suite, peut-être, du modèle gréco-syriaque : nom / verbe / particule, ism / fiˁl / ḥarf.
On note aussi que, contrairement à la tradition arabe, la syntaxe n’est pas traitée séparément. Elle est intégrée, en général, dans l’exposé morphologique, si bien qu’on peut affirmer que les grammaires coptes médiévales nous offrent largement une morphosyntaxe de la langue. En tous cas, il s’agit d’une syntaxe assez élémentaire, en même temps que lacunaire et confuse. Sans doute, le modèle arabe, tout centré qu’il est sur l’iˁrāb (flexion casuelle), ne pouvait guère servir pleinement.
D’autre part, suivant en cela les péripéties de l’histoire littéraire copto-arabe12, le processus d’élaboration de la grammaire copte a connu certaines ruptures, comme nous l’avons dit. Cela aura entravé une évolution progressive dans le sens d’une analyse syntaxique plus poussée et adéquate de l’idiome national d’origine.
Dans la même ligne, on notera l’absence de toute sémantique des formes grammaticales. Cette lacune se fait sentir, très particulièrement, lors du traitement des formes verbales, dont le nombre oscille, selon les nomenclatures, entre quinze et vingt-deux (!), temporelles ou modales13. Or rien n’est dit sur l’étiologie ou la fonction sémantique de chacune de ces formes.
D’une manière générale, l’exposé linguistique recourt régulièrement à la méthode contrastive par rapport à l’arabe. On assiste souvent à de simples procédés d’équivalence ou de transposition des formes, des constructions, des fonctions grammaticales de la langue arabe, que tout le monde est censé dominer, sinon avoir étudié en tout premier lieu.
Toujours d’après notre tableau, le traitement des lettres et des sons se trouve rejeté à la fin. On pourrait penser à une influence directe des traités arabes. Sauf que l’existence de cette partie grammaticale dans la Qilāda se présente comme une exception par rapport aux autres traités. De plus, elle semble constituer une addition inspirée, sinon dépendante, d’un petit traité anonyme qui sert de prologue, dans un bon nombre de manuscrits, au corpus des grammaires bohaïriques fixé un bon demi-siècle avant (Sidarus 2016b).
2 Le traitement de la morphologie
Nous avons vu que la morphologie représente la partie principale des grammaires coptes de tradition arabe. Sachant toutefois que le traitement de la morphologie dans cette tradition linguistique, le taṣrīf, est vraiment sui generis, la question se pose réellement de savoir en quoi consiste le taṣrīf copte : comment a fonctionné ici le modèle arabe ? Quel changement de sens a pris ce terme et les mots de la même famille (ṣarrafa, taṣarrafa, inṣarafa, mutaṣarrif, munṣarif...) qu’on trouve partout dans ces grammaires (Bauer 1972 : 111‑114 et 316) ?
Rappelons d’abord que dans la grammaire arabe le taṣrīf (aujourd’hui ṣarf) s’applique principalement à identifier les multiples schèmes morphématiques (ˀawzān, ˀabniya) du mot et les règles de possibles variations phonologiques (ˀaḥwāl)14. Ce procédé découle directement du système morphologique arabe qui se présente très régulier : racine ou base consonantique (ˀaṣl) combinée avec des « schèmes » vocaliques et un nombre limité d’« augments » (ḥurūf zawāˀid). Dans une large mesure, c’est bien le cas des autres langues sémitiques, comme l’hébreu ou le syriaque, pour la description desquelles cette approche s’est avérée suffisamment adéquate15.
Mais le copte, on l’a dit, n’est pas une langue sémitique. Et tant les structures de base que la construction des mots n’ont rien à voir avec ce type linguistique. En tant que dernier avatar de l’égyptien ancien, il appartient certes à la grande famille chamito-sémitique – ou « afro-asiatique », d’après une terminologie plus récente. Malgré cela, quant à la structure des mots (noms et verbes), le copte se présente, dans ses différents dialectes16, comme une langue éminemment agglutinante. Dans le tableau 2 ci-dessous, nous en donnons un exemple extrême, tiré du bohaïrique et que Dulaurier (1849: 737) avait jadis relevé.
Le grammairien al-Wağīh al-Qalyūbī (mort après 1271) avait bien vu cette particularité du copte en opposition à l’arabe. Il écrit dans le prologue à sa grammaire intitulée al-Kifāya17 :
Chaque langue recourt, pour son intelligence, à des marques (ˁalāmāt) distinguant le singulier du pluriel, le masculin du féminin, le défini de l’indéfini […]18.
Or il est des langues dont les marques [distinctives sont exprimées] par des voyelles19 (fa-min al-luġāti mā ˁalāmātu-hu bi-l-ḥarakāt) – comme l’arabe. Dans d’autres, ces marques [sont exprimées] par des segments [morphématiques] qui s’ordonnent dans le mot lui-même (wa-min-hā mā ˁalāmātu-hu bi-ḥurūfin tantaẓimu fī nafsi l-kalima) – et la langue copte appartient à ce type.
Ainsi donc, l’objet du taṣrīf copte sera très différent de l’arabe. Le terme et ses dérivés s’appliqueront, en premier lieu, à l’analyse du phénomène omniprésent de l’affixation du pronom personnel aux différentes catégories de mot, d’une part, et aux préfixes ou « préformantes » définissant les temps et les modes du verbe, en second lieu (cf. Bauer 1972 : 111‑114). Dans le tableau 3 ci-dessous, nous donnons une idée de ce fait linguistique.
On aura noté, dans le passage cité, l’emploi particulier du mot ˁalāma dans le sens de « marque grammaticale, signe distinctif, morphème ». Nous avons affaire là à une notion-clé de la grammaire copte, contrairement à l’arabe, où le terme, dans son sens générique de « marque, signe », désigne parfois les segments morphématiques suffixés tels que le tanwīn (marque d’indéfinitude), le suffixe -at du féminin (tāˀ marbūṭa) ou le suffixe -iyy servant à marquer l’adjectif de relation (nisba). En syntaxe, on a l’expression technique ˁalāmāt al-iˁrāb pour exprimer les voyelles casuelles finales : /a, i, u, ø/. En copte, par contre, le terme s’applique autant aux segments-lettres qu’aux mots-particules dans leur fonction grammaticale propre ; d’où l’emploi constant du terme (cf. Bauer 1972 : 137‑138).
Dans un sens plus technique, le terme désigne tantôt les suffixes pronominaux, dont l’usage est très fréquent, tantôt les préfixes propres aux formes verbales (voir tableau 3).
Exemple d’agglutination en copte (bohaïrique)
Domaines d’application du taṣrīf en copte (sahidique)
3 Le traitement des lettres et des sons
La différence qui existe entre l’écriture essentiellement consonantique de l’arabe et celle à la fois consonantique et vocalique du copte, a forcément amené à des changements de sens dans la terminologie arabe propre à ce domaine de la description linguistique.
En graphémologie arabe, ḥarf (pl. ḥurūf) veut dire « lettre-consonne » et ḥaraka « signe-voyelle ». En copte, le premier terme a pris le sens de « lettre » tout court, c’est-à-dire « consonnes » et « voyelles » indifféremment − ḥarf signifie donc « lettre-son » ou « graphème-phonème ». Quand il fallait parler univoquement de « voyelles », les grammairiens coptes ont créé le néologisme ḥurūf ṣawtiyya ou nawāṭiq = « lettres sonnantes/vocales ou articulantes » (sans doute sur le modèle du grec στoιχεῖα φωνήεντα). Et pour indiquer les sept graphèmes d’origine égyptienne (démotique) qui complètent l’alphabet grec adopté pour écrire le copte, ils ont emprunté au registre de la terminologie morphologique arabe l’expression ḥurūf zawāˀid (« lettres additionnelles/supplémentaires ») qui désigne les « augments » qui entrent en jeu dans certains schèmes morphologiques, comme signalé plus haut.
Conformément au système d’écriture arabe, l’expression ḥarf muḥarrak veut dire « consonne vocalisée/voyellée » (voir plus haut). En copte, l’expression a servi pour exprimer l’anaptyxe : prothèse ou épenthèse (cf. Bauer 1972 : 118‑119). Dans la prothèse, une consonne initiale reçoit une voyelle prothétique (« attaque vocalique »), marquée par un signe supra-linéaire : un point, une barre ou une sorte d’accent grave, selon les différentes traditions graphiques. C’est ou bien pour éviter la prononciation d’un amas consonantique initial (peut-être par influence de l’arabe : alif al-waṣl), ou bien pour prononcer séparément une consonne préfixée à fonction grammaticale. Dans le cas de l’épenthèse, deux consonnes contiguës reçoivent une voyelle intermédiaire « chuchée » (cf. le schwa), toujours signalée par le même type de « signe ».
Dans ce double phénomène, il est évident que le mot ḥaraka indique le signe graphique20. Ce qui ne s’éloigne pas de l’un des sens primaires du mot arabe, puisque la voyelle (ḥaraka) est nécessairement exprimée graphiquement par un signe supra- ou infra-linéaire, dit ḥaraka de même, et que – sans doute par extension – un nombre de ḥarakāt-signes indiquent graphiquement des faits phonologiques non vocaliques, comme la gémination (šadd), la liaison (waṣl), etc. Dans la même ligne de restriction du sens, du point de vue purement phonologique, et considérant le système alphabétique du copte, le terme ḥaraka ne peut signifier qu’« anaptyxe » (prothétique ou épenthétique), « voyelle prothétique », « voyelle intermédiaire chuchée ».
En alternative à ḥaraka/muḥarrak, on trouve aussi hamz/mahmūz (cf. Bauer 1972 : 119‑121). Si dans le cas de la prothèse, il y a identité entre l’attaque vocalique et l’occlusive glottale (hamza) si caractéristique de l’arabe, dans le cas de l’épenthèse copte, ce n’est plus le cas : on a affaire à un cas d’« extension du sens » (tableau 4).
Un exemple supplémentaire de changement de sens par analogie
4 Conclusion
Les limites de cette contribution ne nous permettent guère d’aller au-delà des quelques exemples que nous venons de présenter, portant sur de grands chapitres de la grammaire. Il s’agissait de donner une idée de la méthode suivie par les grammairiens coptes de culture arabe pour décrire leur langue d’origine sous le signe de la linguistique arabe. Historiens de cette tradition linguistique ou spécialistes de la grammaire comparée pourront approfondir la question, en reprenant les données recueillies par Bauer (1972) ou en analysant, après édition critique, certains des écrits du genre, en vue d’assurer une perspective historique plus circonstanciée (cf. Sidarus 1977 : 27 et 33).
De toute façon, il nous semble pouvoir affirmer que les philologues coptes du Moyen Âge ont, d’une manière générale, bien mené leur tâche. Grâce aux ajustements nécessaires : extensions ou restrictions de sens, dérivations ou compositions, analogies ou néologismes, les termes et les catégories grammaticaux arabes se sont révélés, sous leur plume, assez aptes à décrire la langue des anciens Égyptiens dans sa dernière phase. Les lacunes qu’on pourra relever dans leur labeur – telle l’absence du traitement satisfaisant de la syntaxe ou de la sémantique des formes grammaticales – tiennent plus des conditionnements externes de leur activité philologique et intellectuelle que d’éventuelles limites de la tradition linguistique arabe comme telle21.
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La version originale de cet article a été publiée dans Dichy et Hamzé (2004 : 253‑267). Il est republié ici avec l’aimable autorisation de l’Ifpo, sous une forme légèrement retouchée et augmentée, revue par l’éditeur. Une version anglaise est également parue en 2018 dans Coptica 17 : 11‑24.
Graf (1947 : 344‑444, § 112‑134) Aṯanāsiyūs al-Maqārī (2011 : I, 297‑655). Tentatives de synthétisation et caractérisation dans Sidarus (1993) et (2010).
Sidarus (1990b), (1990c), (2007) et (2016a) ; EI2, s.v. « Sullam » [nouvelle version en préparation pour l’édition en ligne EI3].
Pour une présentation d’ensemble de cette tradition, voir Sidarus (2000).
Pour une nouvelle mise au point sur l’homme, évêque de sa ville natale et traducteur du copte à l’arabe, ainsi que sur l’ensemble de son œuvre, voir Sidarus (2017).
Sidarus (1978) et (2001), en plus de la bibliographie plus récente portant sur les auteurs clés qui sont mentionnés dans ces pages.
MS Vatican, Borgia copte 139 (possible autographe) ; éd./trad. partielle par Petersen (1913), dont le travail est resté ignoré jusqu’à très récemment : Sidarus (2000 : 280-281, M13) et (2001 : 74). Dernière mise au point dans Sidarus (2012b). Une première note sur l’existence même du texte et sa nature, dans Sidarus (1977 : 28b).
Bauer (1972 : 10-14) Sidarus (1977). Nous avons établi définitivement, dans cette dernière étude, de même que dans les nouvelles mises au point biobibliographiques (Sidarus 2018 et 2020), que notre personnage appartient bien à la seconde moitié du 8e/XIVe siècle. Dans cette dernière publication de 2020, nous avons longuement évoqué le mouvement linguistique qui s’était développé tardivement en Haute-Égypte.
Makram (1980). On notera, du reste, que certains termes ou expressions jugés nouveaux dans l’analyse en question se trouvent être d’usage courant dans l’enseignement indigène de nos jours.
On se reportera sur ce point à nos exposés ci-dessus mentionnés, en plus de Sidarus (1990a). Certains textes ou parties de texte ont été édités (parfois mal) à partir d’un seul manuscrit dans les études ou ouvrages suivants : Kircher (1643) ; Dulaurier (1849) ; Mallon (1956) ; Munier (1930) ; Van Lantschoot (1948) ; Wadīˀ (2005) et (2016). Il faut donc prendre les références à l’ouvrage de Bauer (1972) comme purement indicatives.
En attendant la parution de notre Petite histoire de la littérature copto-arabe médiévale (Beyrouth), on peut consulter Sidarus (2010), (2018) et (2020).
Voir plus bas le tableau 3. Pour tout ce qui est de la grammaire copte « réelle », on peut consulter : Stern (1880) ; Mallon (1956) ; Till (1961) ; Layton (2000). Voir aussi les différentes entrées de CopEnc VIII.
Pour tout ce qui concerne la terminologie linguistique arabe et les théories sous-jacentes, à part les anciens ouvrages classiques de Wright (1896‑1898) et de Fleisch (1961), on peut se reporter aux travaux plus récents de : Bohas et Guillaume (1984) ; Owens (1988) et (1990) ; Versteegh (1977) et (1997) ; Ryding (2014). Voir aussi : Troupeau (1976) ; Abd al-Masīḥ et Tābirī (1990).
On se rapportera aux chapitres respectifs du manuel d’Auroux et al. (2000). Voir de même dans l’une ou l’autre des contributions du présent volume.
Apud Wadīˀ (2016 : 3‑4). Voir aussi : Mallon (1906 : 127) Van Lantschoot (1948 : 76‑77). Dans la traduction, nous soulignons les termes techniques jugés importants.
En arabe, le mot signifie originellement « mouvement, motion » (cf. le terme grammatical grec kinèsis). De là le néologisme copte djinkim, plus ou moins « inventé » par les coptisants modernes pour désigner le signe graphique que nous venons de décrire : Polotsky (1949) ; CopEnc, s.v. Sur l’emploi du signe lui-même, voir aussi Stern (1880 : 9-11).
À propos de ces déboires, liés à la prise du pouvoir par la soldatesque mamelouke avec toutes ses séquelles, voir maintenant l’annexe 7 de Sidarus (2020).
Il s’agit pratiquement de la version arabe de la partie sur les coptes de GCAL II‑IV, partant de la traduction réalisée par Wilyam Kāmil (actuel Anbā Kīrillus, év. copte catholique. d’Assiout) dans les années 1970 et restée inédite depuis. On y trouve une légère mise à jour, surtout pour ce qui est des manuscrits des monastères d’Égypte, de Saint-Macaire au premier chef.
Liste des tableaux
Structure de la Qilādat al-taḥrīr d’Athanase de Qous (milieu du 8e/XIVe siècle ; double version sahidique et bohaïrique)